Beaucoup de jeunes actifs n’ont pas envie de voir une ville depuis un rooftop d’hôtel, mais plutôt de la vivre de l’intérieur. L’échange permet ça. On ne vient pas consommer un lieu, on y habite. On utilise les objets du quotidien de quelqu’un d’autre, on découvre ses habitudes, ses recommandations. On ne se sent pas touriste, on se sent temporairement local. C’est une forme de voyage plus intime, plus proche, plus respectueuse aussi. Moins dans la surconsommation, plus dans la réciprocité.

L’autre raison qui pousse cette génération à changer de manière de voyager, c’est l’écologie. On cherche à aller moins loin, à réduire les trajets en avion, à limiter notre impact carbone. L’échange s’inscrit dans cette logique. Pas besoin de construire de nouveaux hôtels ou de bétonner davantage de centres-villes : on utilise des logements déjà existants, déjà vides pour un temps. C’est une forme d’économie circulaire du logement.

Avant, partir une semaine, c’était prendre des congés. Aujourd’hui, c’est parfois simplement déplacer son ordinateur. Beaucoup de jeunes actifs peuvent bosser à distance. Alors autant le faire depuis un endroit différent, inspirant, dépaysant. Un logement échangé entre deux personnes qui bossent, ça peut vouloir dire : un bureau, du bon wifi, une machine à café et une nouvelle routine ailleurs. C’est simple, concret, possible. Et quand on a envie de partir plus longtemps — plusieurs semaines ou plusieurs mois — l’échange devient une alternative sérieuse à la démission ou à la vie trop chère en Airbnb.

Vivre chez quelqu’un, c’est autre chose qu’un hébergement neutre. On se sert du sel dans son placard, on utilise son four, on roule avec son vélo. On se transmet des conseils de quartier, on laisse un petit mot sur la table, un cadeau parfois. C’est comme dormir chez un ami d’un ami. Quelque part, on se sent redevable. Et ça fait du bien.